Je quitte Aizu Wakamatsu ce lundi 25. Ma visite à cette ville avait un objectif bien determiné: aller sur les traces de l’auteur Shiba Shirô (Tôkai Sanshi) (1854-1922), sujet-héros de mon nouveau livre.
Alors pour cela j’ai commencé par la fin de sa vie: sa tombe. Je l’ai trouvée après une journée de recherche. Ce n’est pas facile de trouver une tombe qui remonte à presque un siècle dans un cimetière japonais. Les tombes se trouvent en général autour d’un temple. Le temple où la famille Shiba est enterrée s’appelle « Erinji » (恵倫寺). Je pensais que de plus en plus la tombe est ancienne elle doit être proche du temple, surtout si la personnalité du défunt était connue. C’est le contraire qui se passe: de plus en plus on est connu, de plus en plus on demande à être enterré au fond de la montagne. Cela m’a fait perdre 3 heures a sillonner les rangées de tombes alignées, tout en montant sur la côté de la colline sur laquelle est adossé le temple. Enfin je l’ai trouvée cette tombe à côté de celle de son épouse et de son fils adopté et ses « petits-fils ». De l’autre côté de l’allée les tombes du reste de la famille.
Pourquoi sont-ils séparées? A voir.
Après, je me suis dirigé vers le temple où j’ai demandé à rencontrer le moine responsable du temple le « jûchoku » (住職). Très gentil, et très étonné de mon intérêt à ce monsieur (connu et pas connu à la fois) et non pas à son frère (Shiba Gôrô) très connu car il fut un général et décoré plusieurs fois.
Il me montra le « cahier du passé » (kakochô) de la famille, c’est un registre sur lequel on enregistre les noms des défunts et leur nom éternel (chaque Japonais a deux noms: le nom utilisé tant qu’il est en vie et le nom qu’il recevra après la mort). J’ai demandé à en prendre une photo, il a refusé (mais j’ai réussi à en subtilisé une – déformation professionnelle d’un journaliste !).
Je lui ai demandé de faire une prière pour toute la famille (2000 yens).
J’ai pu obtenir le nom et l’adresse de la seule « descendante » de Shiba, elle habite à Tôkyô.
Le lendemain j’ai cherché la maison où il est né . Elle n’existe plus: seules quelques pierres plantées dans un sol rouge envahi par les herbes d’un parc (Tsubakuro-koen) subsistent. Une pancarte sur laquelle il y a une biographie sommaire de Shirô et son frère Gôrô, est plantée là sans aucune explication pour dire qu’en cet endroit sont nés ces deux personnages. derrière un petit sanctuaire avec un «tôri » (portique) rouge (très petit).
Le lendemain une tournée dans les musées: rien de valable sur Shiba Shirô , que du « copier-coller » de cette biographie sommaire de quelques lignes.
Cela me conforte dans ma quête de lui dédier une biographie.
Photos: Trouvée !; sillonnant les rangées de tombes; “lui absent” et moi présent; petite pancarte sur l’emplacement de la maison; petit “mon”; photo subtilisée, la prière du moine devant les tombes.
#Japon 11 Départ d’Aizu