“La paresse civilisationnelle”

Le décalage horaire est vraiment percutant, mais l’attrait de la ville est trop fort. On se laisse aller: d’où le retard dans la cadence de ces posts…
Californie
La première visite c’est pour Temecula ( la vallée des vignes). Ce qui se passe dans cette contrée qui n’est pas unique en Californie, et démontre que les nations comme les êtres humains ne peuvent pas dormir sur leurs lauriers.
Temecula est une des régions de production de vin en Californie (comme Napa valley). Une imitation du vins français, mais qui petit à petit s’affirme comme un grand vin “américain ” authentiquement bon.
C’est autour de ce breuvage de Bacchus qu’il faut distinguer un des aspects positifs cachés de la mondialisation.
La mondialisation a été sous les feux des critiques, et j’étais de ceux qui ont critiqué cette «globalisation » qui menace de gommer les particularités des différentes cultures.
J’ai changé d’avis depuis en observant cette globalisation, mais cela m’a ouvert les yeux sur les raisons de la « peur de la mondialisation » chez beaucoupp de personnes.
Car il s’avère, après avoir donner du temps au temps, que cette globalisation (mondialisation) ne menace que ceux qui « paressent culturellement »: les sociétés qui ne veulent pas (ou ne peuvent pas pour des raisons multiples) changer… dans le sens d’aller en avant…évoluer.
Les Français avaient peur pour leur cuisine MacDonald était décrié comme le « mal absolu de la malbouffe » (il l’est peut-être au niveau diététique) mais en France le goût des Français a obligé MacDonald a changer de formule: on est loin – très loin- des goûts des premiers Macdo qui ont débarqué en France. Le MacDonald en France s’est incliné devant le goût des Français, il s’était incliné au Japon puis en Chine et d’autres pays qui ne se sont pas laissés faire culturellement.
Pour connaître les pays qui « n’arrivent pas » ou ne veulent pas évoluer culturellement il faut goûter les Macdo ou tout autre produit issu de l’ouverture des marchés et de la soi-disante « globalisation des goûts ».
Pour le vin, produit phare de la culture française, l’introduction de ce breuvage au États-Unis n’est pas passé sans heurts et chocs culturels, en France et en Amérique, et cela dans les deux sens: les Français avaient peur du retour de bâton avec une production en masse au États-Unis, et les Américais avaient peur que cette boisson remplace leurs boissons nationales culturellement: bière et whisky.
Rien de cela ne s’est passé: Le vin américain est un très bon vin … américain, qui a évolué en prenant les goûts des Américains, il n’a pas envahi le marché français, mais il se vend en France, et il est apprécié… par des connaisseur en tant que vin …. américain, et les importations de vin français aux États-Unis n’ont pas diminué pour autant.
Cela s’est passé avec plusieurs pays : le Chili, l’Australie, la Nouvelle Zélande etc… et se passera avec la Chine.
Un contre exemple?
Il y a des contre exemples: Les desserts à base de yoghourt et fruits mélangés du pourtour « sud » de la méditerranée. Copiés par les grands groupes alimentaires, améliorés, conditionnés de façon plus saine… il reviennent dans « leur pays d’origine » par la porte de la globalisation, se vendent par million. De ce fait leurs fabrications ont cessé dans leurs pays d’origine et, ces atouts culturels ont été happés et les connaissances ancestrales qui en découlaient ont disparu et ont été gommées. Les consommateurs n’ayant pas résisté n’ayant pas imposé leur « vrai goût » par ce que j’appelle « la paresse civilisationnelle », et l’importation s’est imposée tuant la production.
A qui la faute? … sûrement pas à la mondialisation.

Amérique -2 (4 août 2015)

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